Fin des chaudières à mazout ? Qu’avez-vous comme options ?

Chaque région s’est dotée d’un Plan Air-Climat-Energie (PACE) qui prévoit la fin de la vente des chaudières à mazout à court terme. Le but ? Agir pour la planète ! Flandre, Bruxelles et Wallonie, découvrez les différentes échéance et les alternatives qui s’offrent à vous ?
Paul D.
12/05/2023 |

Faisant suite à l’Accord de Paris sur le climat de 2015, la Belgique s’est dotée d’une direction en matière de transition énergétique, via l’approbation du Pacte énergétique interfédéral avec un horizon à 2050 et ensuite via le Plan national Énergie-Climat 2021-2030.

Parmi les mesures préconisées ? L’interdiction de commercialisation des chaudières à mazout. Face aux enjeux et à la volonté d’aller vers un avenir plus neutre en carbone, les régions ont ensuite pris en main le dossier « mazout » et ont accéléré le pas, sonnant ainsi la fin progressive de ces chaudières. C’est le fruit des Plans air-climat-énergie régionaux, baptisés PACE, véritables feuilles de route en matière de politique régionale pour la transition.

Mais qu’en est-il concrètement et que dit chaque région en matière de vente de chaudières à mazout ?

Interdiction de vente, pas d’utilisation

Contrairement à ce que beaucoup ont cru à l’annonce des premières versions du Pacte énergétique, vous pourrez toujours utiliser votre chaudière à mazout, même après les différentes échéances régionales. En effet, ce n’est pas son utilisation qui sera interdite, mais bien la commercialisation de ces appareils !

Si votre foyer est chauffé grâce à ce combustible (comme plus d'un tiers des ménages belges), rien ne vous empêche donc de continuer à utiliser votre système actuel, même au-delà des dates butoirs fixées par chaque région. Mais si le moment est venu de remplacer votre chaudière ou si vous souhaitez simplement opter pour une installation plus « propre » et plus efficiente… Vous avez tout intérêt à regarder du côté des énergies alternatives, comme le gaz. D’abord, parce que certains annoncent une hausse du prix du fioul, à cause de la plus faible demande provoquée par l’interdiction. Mais surtout à cause des mesures d’interdiction prises également par les régions. Un rapide tour d’horizon régional prouve bien que les jours du mazout sont bel et bien comptés…

Quelle échéance en Wallonie ?

En Région wallonne, plus de la moitié des ménages se chauffe encore au mazout ! Après plusieurs mois de discussions, le PACE (Plan Air Climat Énergie) 2030 wallon est adopté et on sait clairement à quelle sauce seront « mangées les chaudières à mazout » dans le sud du pays. Concrètement ? L’installation d’appareils de chauffage au mazout et au charbon sera interdite dès le 1er mars 2025 dans les bâtiments neufs. En cas de remplacement d’une ancienne installation dans un bâtiment existant, cette interdiction interviendra au plus tard au 1er janvier 2026. Cette mesure devrait ainsi permettre de renouveler l’entièreté du parc d’installations « polluantes » à l’horizon 2050. Pour encourager le mouvement, des primes régionales existent, entre autres pour les pompes à chaleur et le chauffe-eau thermodynamique.

Et à Bruxelles ?

Dans la capitale, l’échéance est également clairement définie : plus de chaudière à mazout à partir du 1er juin 2025.

Déjà le cas en Flandre…

La Région flamande a été la première à dégainer, puisqu’il est désormais interdit — depuis le 1er janvier 2022 — d’installer une chaudière à mazout, même à condensation, dans les constructions neuves ou lors de travaux de rénovation impliquant le changement du système de chauffage. Pareil si vous devez remplacer votre appareil de chauffage et que le réseau de gaz est disponible dans votre rue. 

Plus d’infos ici sur les primes chauffage en Belgique en 2023.

Passer du mazout au gaz

Alors, quelles alternatives pour prendre les devants ? La solution la plus facile sera de passer du chauffage au mazout au gaz naturel. Notamment parce que les conduits et radiateurs du système de chauffage au mazout pourront être réutilisés. Il faudra par contre changer la chaudière évidemment (à partir de 4500€) et prévoir un raccordement au réseau de gaz naturel (1000€ en moyenne, variable selon le gestionnaire de réseau de distribution). Bon à savoir : certains gestionnaires de réseau offrent parfois les coûts de raccordement, renseignez-vous auprès du vôtre.
Si vous avez une citerne à mazout enterrée, il faudra la faire enlever ou la faire remplir avec du sable ou avec de la mousse polyuréthane. Ceci devra être réalisé par un technicien agréé si techniquement elle ne peut être déterrée.

Une autre solution : opter pour une pompe à chaleur « plug in » air/eau à haute température qui pourra se brancher directement sur les tuyaux de chauffage existants. Comptez en moyenne entre 5000 et 10.000 €, voire plus selon les modèles.

Il sera toujours possible d’utiliser sa chaudière à mazout mais plus d’en acheter.

Tout le monde n’a pas le gaz dans sa rue !

C’est le reproche le plus courant fait à cette mesure d’interdiction des chaudières au mazout. Si le gaz naturel est généralement disponible dans les grandes villes, c’est loin d’être le cas dans les communes plus petites et les villages. Pour certains, la géologie rend même la chose impossible ! Ainsi, 35% des foyers belges ne peuvent pas être raccordés au gaz naturel. La crainte de beaucoup d’entre eux : devoir repasser au chauffage électrique, véritable gouffre financier.

D’autres options peuvent toutefois être envisagée. Il est vrai qu’elles ont également un coût, et ne sont pas toujours pratiques, esthétiques ou faciles à mettre en place. Par exemple :

➢ L’installation d’une citerne à gaz aérienne ou enterrée. Mais il s’agit alors de propane, pas de gaz naturel…
➢ L’option pompe à chaleur (évoquée ci-dessus), que l’on réserve généralement aux nouvelles constructions et qui coûte de 50% à 100% plus cher qu’une chaudière à mazout ou au gaz.
➢ La chaudière à pellets ou à biomasse peut aussi être envisagée. L’avantage est qu’elle est compatible avec les conduits d’une installation de chauffage au mazout. Par contre, un local sera nécessaire pour stocker les pellets ou les matières organiques.

Ce ne sont pas là les seules possibilités, vous pourrez en découvrir d’autres dans notre article 9 systèmes de chauffage et leurs différences.

Bref, si les solutions ne manquent pas, il faut malgré tout reconnaître qu’interdire la vente de chaudières à mazout aura un impact financier pour de nombreux ménages. Voilà pourquoi il est intéressant d’anticiper, car c’est pour demain (voire déjà aujourd'hui). Découvrez également notre article, région par région, sur les solutions de chauffage et d’eau chaude sanitaire qui rapportent le plus

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